De nos jours le lien entre jeu vidéo et cinéma est plus que jamais évident, mais ça n'a pas toujours été le cas, loin de là. Si aujourd'hui le scénario, la mise en scène ou même la campagne promotionnelle de jeux grand public tels que Call of Duty ou Assassin's Creed n'ont rien à envier aux plus gros blockbusters américains, difficile à l'époque d'imaginer le même traitement pour un jeu NES ou Megadrive.
Le premier jeu à s'être fortement inspiré des codes du cinéma est sans conteste le chef-d'oeuvre d'Hideo Kojima : Metal Gear Solid. Ce jeu sorti en 1998 sur Playstation a fait l'unanimité auprès des joueurs et de la presse spécialisée, et à révolutionné à jamais l'industrie du jeu vidéo.
Historique
La série des Metal Gear a donc été imaginée par Hideo Kojima. Ce dernier, grand fan de cinéma et notamment de films comme La Grande Evasion ou New York 1997, intègre la division MSX de Konami en 1986 au poste de chef de projet. On lui demande à l'époque de concevoir un jeu d'action militaire sur MSX2, mais étant donné les limites techniques de la console et notamment le nombre d'ennemis maximum affichables à l'écran, Kojima décide de modifier le gameplay pour passer d'un jeu d'action à un jeu d'infiltration, le game design préconisant plutôt la discrétion et la fuite que l'affrontement direct.
En 1987 sort Metal Gear premier du nom, qui restera comme le précurseur des jeux d'action-infiltration. Le scénario est pour l'époque très recherché et pose les bases du fil conducteur de la série : le Metal Gear, la dissuasion nucléaire, etc. Beaucoup d’éléments ou de personnages incontournables de la série sont déjà présents dans cet opus : Solid Snake, Big Boss, Gray Fox, l'unité Fox Hound, les cigarettes de Snake et j'en passe...
Metal Gear sur MSX |
Ce jeu connaîtra une adaptation sur NES et sur Commodore 64, une suite verra le jour en 1990 sur MSX2 : Metal Gear 2 : Solid Snake.
Mais c'est avec le 3ème opus de la série sorti bien plus tard, en 1998, sur Playstation que Hideo Kojima gagnera ses lettres de noblesses dans le monde du jeu vidéo.
Metal Gear Solid va révolutionner l'univers vidéo-ludique et ouvrir la voie à de nouvelles méthodes de narration, de mise en scène et de gameplay jusqu'alors inexplorées dans ce média.
La séquence d'intro annonce la couleur pour ce qui est de l'inspiration cinématographique |
Background
L'histoire se déroule en 2005 au large de l'Alaska sur l'île de Shadow Moses qui abrite un ancien complexe militaire spécialisé dans l'armement nucléaire.
Lors d'un exercice, un groupe de soldats génomes, des soldats génétiquement modifiés afin d'améliorer leurs capacités au combat, prennent le contrôle du complexe. Ces soldats sont sous les ordre de l'unité Fox Hound, une branche secrète des forces spéciales de l'armée américaine composée uniquement de mercenaires parmi les meilleurs dans leurs domaines, avec à leur tête Liquid Snake.
Ce dernier menace la Maison Blanche d'une attaque nucléaire et demande en rançon un milliard de dollars, mais aussi les restes de Big Boss, le plus grand soldat que l'humanité ait connu. Ils tiennent de plus en otage le président du DARPA (le département défense des Etats-unis chargé de la recherche et développement) et celui de la société ArmsTech, grand fabriquant d'armes.
Le gouvernement américain décide de contacter un ancien commandant de Fox Hound à la retraire, le colonel Roy Campbell, afin de diriger une mission d'intervention sur Shadow Moses pour libérer les otages et neutraliser la menace nucléaire. Ce dernier décide d'envoyer Solid Snake, un soldat d'élite ancien membre de Fox Hound spécialisé dans l'infiltration.
Snake va vite découvrir que sous cette simple prise d'otages se dissimule une opération bien plus importante, et que le complexe de Shadow Moses censé être désaffecté abrite une nouvelle arme qui pourrait mettre en péril la paix mondiale : le Metal Gear Rex.
Lors d'un exercice, un groupe de soldats génomes, des soldats génétiquement modifiés afin d'améliorer leurs capacités au combat, prennent le contrôle du complexe. Ces soldats sont sous les ordre de l'unité Fox Hound, une branche secrète des forces spéciales de l'armée américaine composée uniquement de mercenaires parmi les meilleurs dans leurs domaines, avec à leur tête Liquid Snake.
Ce dernier menace la Maison Blanche d'une attaque nucléaire et demande en rançon un milliard de dollars, mais aussi les restes de Big Boss, le plus grand soldat que l'humanité ait connu. Ils tiennent de plus en otage le président du DARPA (le département défense des Etats-unis chargé de la recherche et développement) et celui de la société ArmsTech, grand fabriquant d'armes.
Le gouvernement américain décide de contacter un ancien commandant de Fox Hound à la retraire, le colonel Roy Campbell, afin de diriger une mission d'intervention sur Shadow Moses pour libérer les otages et neutraliser la menace nucléaire. Ce dernier décide d'envoyer Solid Snake, un soldat d'élite ancien membre de Fox Hound spécialisé dans l'infiltration.
Snake va vite découvrir que sous cette simple prise d'otages se dissimule une opération bien plus importante, et que le complexe de Shadow Moses censé être désaffecté abrite une nouvelle arme qui pourrait mettre en péril la paix mondiale : le Metal Gear Rex.
Une illustration du Metal Gear Rex |
Graphismes
Bien que les graphismes de la version PSX ont un peu vieilli aujourd'hui (personnages en polygones très marqués, textures pixelisées, ...) le jeu qui a l'époque était sublime conserve son charme. La base désaffectée transformée en dépôt d'armement militaire est aujourd'hui encore très bien rendue. Les différentes salles et étages sont loin de se ressembler allant des bureaux administratifs aux cellules délabrées en passant par les laboratoires technologiques, etc.
Si on oublie les ennemis basiques qui se ressemblent tous plus ou moins, le chara-design est impeccable. Même si il est indéniable que l'essentiel des personnages centraux s'appuient sur des clichés du cinéma ou de la culture classique en général, ils pètent tous la classe sans exception.
Quand on y réflechi Snake n'est qu'une vulgaire fusion de Rambo et de James Bond, le colonel Campbell est d'ailleurs un clone parfait du colonel Trautman dans la série de film de Stallone, Otacon le scientifique nerd naïf qu'on peut croiser dans certains films de la licence 007, le Cyborg Ninja est un condensé de ce qu'on trouve dans la culture manga, Ocelot le pistolero solitaire inspiré des films de Sergio Leone et je pourrais continuer comme ça jusqu'à demain !
Mais malgré tout ces clichés le fait est que ça marche, Snake est l'un des héros les plus connus et les plus appréciés des joueurs et les boss de Metal Gear Solid sont parmi les plus mémorables de la vie d'un gamer (Psycho Mantis, mon numéro 1 au panthéon des boss tout jeu confondu...)
L'unité Foxhound : awesomeness level over 9000 ! |
Musiques et sons
Sans le plomber pour autant la partie sonore du jeu n'est pas son point fort, tout du moins pour la version française, la seule à laquelle je me suis adonné.
Les musiques sont très bonnes et collent parfaitement à l'ambiance infiltration, celles-ci étant en général douces et mystérieuses elles deviendront rythmées et cadencées dès le moment ou Snake est détecté par un ennemi ou une caméra de surveillance.
Il faut aussi saluer le doublage intégral des dialogues du jeu, que ce soit pendant les cinématiques, les évènements scriptés ou les nombreuses phases de codecs. Cependant le doublage français laisse grandement à désirer... les "acteurs" surjouent, forcent leur voix et cabotinent à foison comme on peut l'entendre dans l'extrait immortalisé par Usul dans sa chronique sur jeuxvideo.com :
Nul doute que la VO soit bien meilleure...
Les musiques sont très bonnes et collent parfaitement à l'ambiance infiltration, celles-ci étant en général douces et mystérieuses elles deviendront rythmées et cadencées dès le moment ou Snake est détecté par un ennemi ou une caméra de surveillance.
Il faut aussi saluer le doublage intégral des dialogues du jeu, que ce soit pendant les cinématiques, les évènements scriptés ou les nombreuses phases de codecs. Cependant le doublage français laisse grandement à désirer... les "acteurs" surjouent, forcent leur voix et cabotinent à foison comme on peut l'entendre dans l'extrait immortalisé par Usul dans sa chronique sur jeuxvideo.com :
Gameplay
La voilà la grande force du jeu. Metal Gear Solid est le premier jeu de la série en 3D, le personnage est en vue de dessus et contrairement à beaucoup de jeux de l'époque la maniabilité est très propre et les angles de caméras intelligents.
Pour ceux qui s'attendent à un jeu d'action pur avec des ennemis à la pelle, des explosions Micheal Bay certified et de la tuerie sans scrupule détrompez-vous. Sous ces airs de jeu de guerre, Metal Gear Solid véhicule une morale pacifiste et surtout anti-nucléaire. Malgré la présence de nombreuses armes rien ne vaudra la discrétion en toute circonstance !
Pour faciliter l'infiltration, Snake possède un radar Soliton très efficace permettant entre autre de voir le champ de vision des ennemis et des caméras. Une vue à la première personne est aussi disponible afin d’étendre la visibilité dans certaines situations, ce qui permet aussi de repérer tout un tas d'Easter Eggs disséminés tout au long du jeu.
Le jeu est rythmé par de nombreuses cinématiques et séquences de dialogues par codec afin de mettre en place l'histoire, de faire évoluer l'intrigue mais aussi d'aider Snake dans sa quête. Si il intervient souvent de manière scriptée dans le scénario, le codec peut aussi être utilisé à tout moment par Snake pour contacter ses alliés (le colonel, Naomi Hunter, Meryl et autres).
Pour revenir au gameplay sa force tient aussi dans sa diversité. Le jeu ne se résume pas à s'infiltrer dans de nouvelles zones, combattre des boss et obtenir des clés. La progression de Snake dans sa mission se fera à travers de nombreux events aussi originaux qu'inédits : L'attaque d'armoire électrique à coup de missile télécommandé, la recherche de Meryl déguisée en soldat génome, la torture... et je vais m'arrêter là dans le spoil.
Les boss de Metal Gear Solid sont le summum de l'illustration du génie de Kojima pour la mise en scène. D'un point de vue personnel la mythique rencontre face à Psycho Mantis fut la seule fois de mon expérience de gamer ou un jeu m'a psychiquement subjugué, me laissant bouche bée plusieurs secondes sans comprendre ce qui arrivait (à l'époque je jouait pas mal à Suikoden, les connaisseurs comprendront...).
Je vous invite d'ailleurs à regarder cette vidéo de feue la chronique Scène de Jeu qui traite intégralement et de très bonne manière de ce combat (et non je ne touche pas de commission de la part de jv.com).
Pour ceux qui s'attendent à un jeu d'action pur avec des ennemis à la pelle, des explosions Micheal Bay certified et de la tuerie sans scrupule détrompez-vous. Sous ces airs de jeu de guerre, Metal Gear Solid véhicule une morale pacifiste et surtout anti-nucléaire. Malgré la présence de nombreuses armes rien ne vaudra la discrétion en toute circonstance !
Pour faciliter l'infiltration, Snake possède un radar Soliton très efficace permettant entre autre de voir le champ de vision des ennemis et des caméras. Une vue à la première personne est aussi disponible afin d’étendre la visibilité dans certaines situations, ce qui permet aussi de repérer tout un tas d'Easter Eggs disséminés tout au long du jeu.
Le jeu est rythmé par de nombreuses cinématiques et séquences de dialogues par codec afin de mettre en place l'histoire, de faire évoluer l'intrigue mais aussi d'aider Snake dans sa quête. Si il intervient souvent de manière scriptée dans le scénario, le codec peut aussi être utilisé à tout moment par Snake pour contacter ses alliés (le colonel, Naomi Hunter, Meryl et autres).
Le légendaire écran du codec |
Les boss de Metal Gear Solid sont le summum de l'illustration du génie de Kojima pour la mise en scène. D'un point de vue personnel la mythique rencontre face à Psycho Mantis fut la seule fois de mon expérience de gamer ou un jeu m'a psychiquement subjugué, me laissant bouche bée plusieurs secondes sans comprendre ce qui arrivait (à l'époque je jouait pas mal à Suikoden, les connaisseurs comprendront...).
Je vous invite d'ailleurs à regarder cette vidéo de feue la chronique Scène de Jeu qui traite intégralement et de très bonne manière de ce combat (et non je ne touche pas de commission de la part de jv.com).
Psycho Mantis, je ne t'oublierai jamais ! |
Conclusion
Rares sont les jeux qui bouleversent totalement l'univers vidéo-ludique jusqu'à l’élever au même niveau que le 7ème art, Metal Gear Solid est de ceux-là. Vous qui jouez à Crysis, Assassin's Creed ou autre Gears of War, dites merci à Monsieur Kojima pour tout ce qu'il a apporté au monde du jeu vidéo. Toute personne aimant de près ou de loin les jeux vidéos, oui même toi la blonde niaiseuse sur ta Wii Fit, se doit d'avoir joué au moins une fois à ce jeu. Un monument, rien de moins !
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