Street Fighter II

Dans toute forme d'art si certaines oeuvres perdent de leur valeur avec le temps d'autres sont immortelles. Si certains films adulés de notre enfance sont difficilement supportables 20 ans après, d'autres ne perdent pas une miette de leur charme, l'age leur ajoutant parfois même un peu de saveur.

Dans le monde du jeu vidéo c'est la même chose, beaucoup de jeux 8 ou 16bits pourtant bons à l'époque ont perdu de leur interêt de nos jours pour des raisons graphiques, de gameplay ou de difficulté. Mais certains restent gravés dans la légende et ne perdent pas une miette de charme plus de 20 ans après, et parmi ceux là on trouve la référence incontournable des jeux de baston : Street Fighter II.

Historique

La série Street Fighter a été créée par la société japonaise Capcom. 

Le premier épisode de la série, Street Fighter, est sorti sur borne d'arcade en 1987. Le gameplay original était basé sur un joystick analogique pour les déplacements et 2 boutons correspondant au coup de poing et coup de pied, et pour lesquels la puissance des coups était proportionnelle à la pression exercée sur ces boutons.

Mais ce gameplay ayant entraîné de nombreux abus sur les machines, les joueurs n'hésitant pas à se mettre debout sur la borne et à donner des coups de pieds sur les boutons afin d’exécuter des coups puissant, il fût vite abandonné pour laisser place au gameplay qui restera le même jusqu'à aujourd'hui : 6 boutons, 3 boutons pour les poings et 3 pour les pieds correspondant chacun à une intensité différente : faible, moyen, fort.

Street Fighter sur arcade

Dans cet opus vont apparaître de nombreux personnages incontournables de la série : Ryu et Ken, les 2 seuls personnages jouables de cette épisode, mais aussi certains adversaires que l'on retrouvera dans des jeux plus ou moins récents de la licence comme Sagat, Gen ou Birdie. Quelques techniques mythiques comme le Hadoken ou le Shoryuken sont elles aussi déjà présentes.

Pour revenir à Street Fighter II celui ci est sorti en 1991 sur borne d'arcade, puis en 1992 sur Super Nintendo dans une première version plus connue sous le nom Street Fighter II : The World Warrior. Ce pionnier du jeu de versus révolutionne le genre en proposant 8 personnages jouables, possédant chacun (ou presque) un éventail de techniques différentes. 

Seuls Ryu et Ken partagent la même palette de coups

Le jeu est un succès planétaire, salué par la critique pour la beauté de ses graphismes, la richesse de son gameplay et la qualité de sa bande son. Cette adaptation Super Nintendo fit vendre des millions de consoles, le jeu s'écoulera au final à 12 millions d'exemplaires.

Le jeu connaîtra aussi une adaptation MegaDrive, bien moins populaire que son homologue sur Super Nintendo, principalement du à la manette standard à 3 boutons de la console de Sega qui ne se mariait pas du tout avec le gameplay du jeu.

Quelques mois plus tard sortira sur la 16bits de Nintendo une nouvelle version du jeu intitulée Street Fighter II : Champion Edition. Dans ce jeu les 4 boss étaient désormais jouables, et il était maintenant possible de sélectionner le même combattant. Cependant cette version fut la cible du piratage, et Capcom décida de sortir une troisième version du jeu afin de contrer les jeux hackés qui proliféraient : Street Fighter II : Turbo aussi connu sous le nom Hyper Fighting.

M. Bison, le boss final du jeu

Cette version reprend les nouveautés de Champion Edition avec quelques suppléments "pompés" sur les différents hacks rencontrés : La vitesse du jeu est sélectionnable, un code permet même de l'augmenter de façon considérable, de nouvelles techniques ont été ajoutées et les personnages ont un panel de tenues de couleurs différentes.

Street Fighter II : Turbo est l'épisode préféré des fans de la série, il est considéré comme le jeu le plus équilibré de la licence.

Background

Bien que la majorité des joueurs l'ignoraient à l'époque Street Fighter II possède bien un scénario aussi futile soit-il.

L'histoire se déroule en 1993, 3 ans après la destruction de la base souterraine de M. Bison relatée dans Street Fighter Alpha 3, les scientifiques de l'organisation secrète de ce même  M. Bison, Shadaloo, ont reconstruit son corps détruit pendant l’explosion.

Ce dernier, bien décidé à prendre sa revanche, décide d'organiser un tournoi réunissant les 8 meilleurs combattant venus des quatre coins du monde afin de montrer l'étendue de son pouvoir.

Graphismes

Les graphismes sont très beaux, les sprites sont gros et les animations très bonnes pour l'époque. 

La zone de combat de Sagat

Chaque personnage possède son propre univers, que ce soit son apparence ou sa zone de combat attitré. Beaucoup d'entre eux sont parmi les personnages de jeux vidéos les plus appréciés des joueurs.

Musique et sons

Les thèmes de Street Fighter II sont aujourd'hui incontournables, les joueurs s'en souviennent encore par coeur 20 ans après.

Ici encore chaque personnage possède son propre thème souvent en accord avec son pays d'origine : des sonorités traditionnelles chinoises pour Chun Li, une mélodie orientale pour Dhalsim, une musique latine effrénée pour Blanka, etc.

Ci-dessous vous trouverez mon thème préféré de Street Fighter II, le thème rock'n'roll de Ken, lui même mon perso préféré :

Comme souvent les musiques de Street Fighter II ont donné lieu à de nombreuses interprétations sur Internet, comme cette très bonne reprise de Charlie Parra del Riego :

Le jeu se démarque aussi par les nombreuses voix digitalisées qu'il contient. Une grande partie des techniques spéciales est accompagnée d'un son digital, comme le "Yoga Fire" de Dhalsim, le "Hadoken" de Ryu et Ken ou le "Spinning Bird Kick" de Chun Li. 

La mort des personnages est aussi accompagnée d'un cri que les fans n'oublieront jamais !

Gameplay

Comme dit un peu plus haut la base du gameplay de Street Fighter II est la possibilité de donner des coups de poings et de pieds de 3 intensités, mais la puissance n'est pas le seul facteur à prendre en compte, il y a aussi la vitesse. Logiquement le coup de poing faible touchera plus vite sa cible que le coup moyen ou le coup fort, certains coups seront donc prioritaires sur d'autres.

Au delà des coups standards chaque personnage possède plusieurs techniques spéciales qui se déclenchent avec une combinaison de touches précise. 

On distingue principalement 3 types de combinaisons :

• Les "quarts de cercle" : Ces techniques nécessitent une combinaison de touches à effectuer sur le pavé directionnel puis sur l'un des 6 boutons. Les combinaisons sont en général des quarts de cercle ou des demi cercles.

Exemple : ↓ + ↓→ + → et Y pour le Hadoken de Ken et Ryu.

Le "Yoga Fire" de Dhalsim

• Les "charges" : Pour exécuter ces techniques le joueur devra maintenir une direction enfoncée pendant quelques secondes puis appuyer sur la direction opposée en pressant l'un des 6 boutons de coups.

Exemple : ← pendant quelques secondes puis → et Y pour la charge de Blanka.

Le "Flash Kick" de Guile

• Les "pressions continues" : Ces techniques spéciales sont les plus simples, il suffit de presser en continue une touche pour les exécuter.

Exemple : Presser Y en continue pour le "multibaffe" de Honda.

L'enchainement de coups de pied de Chun Li

Chaque technique peut s'utiliser avec les 3 boutons de puissance différent, avec le coup faible la technique fera moins de dégâts ou sera moins rapide mais la combinaison de touche peut s'effectuer plus lentement, et inversement avec le coup fort la technique sera très rapide mais la combinaison devra s'effectuer dans un timing parfait.

Le jeu en lui même propose 2 modes de jeu : un mode "Arcade" ou vous devrez affronter tous les personnages du jeu, et un mode "Versus" ou vous pourrez affronter l'ordinateur ou un autre joueur avec les personnages de votre choix.

Le mode Arcade est entrecoupé de défis de destruction,
comme ici avec une voiture

Conclusion

Street Fighter II est le pionnier des jeux de versus et inspirera de nombreuses séries à succès telles que Tekken ou Soul Calibur. 

Plus de 20 ans après sa sortie il reste surement le jeu du genre le plus plaisant à jouer. Son gameplay est toujours aussi jouissif qu'on soit un habitué ou non, ses graphismes gardent un charme unique et sa bande son est devenu un monument de la nostalgie vidéo-ludique.